vendredi 10 décembre 2010

Comment faire un suivi après la visite au musée?

Je m'excuse d'avance de la longueur de ce billet, je me suis laissée emporter.

Pour pouvoir réinvestir les savoirs appris au musée en classe, il est impératif que l'enseignant fasse un retour avec les élèves. Si nous prenons encore le modèle de la situation d'apprentissage, où la visite elle-même fait partie de la phase de réalisation, il doit où bien avoir une conclusion de cette phase, où bien directement une phase de réinvestissement des apprentissages. Sans ce renforcement de ce qui a été acquis, l'élève risque premièrement de ne pas voir la pertinence de la visite et deuxièmement ils risquent de perdre l'information acquis lors de la visite. Malgré ce que dit Allard, que'une visite au musée rend plus facile l'acquisition des connaissances malgré l'apprenant, de l'information qui n'est jamais réutilisée sera perdue, le cerveau laissant la place à d'autres informations plus pertinentes. Une étude intéressante en neuroéducation réalisée par Dr Szpunar qui a fait l'objet d'un article récemment dans The Globe and Mail, tirerait la conclusion que le fait de devoir repêcher des connaissances souvent pour les utiliser pour un examen ou un projet améliorait le rendement des élèves*. Donc c'est très important de faire un retour en classe avec les élèves sur la visite pour renforcer et décontextualiser la connaissance. Une façon de le faire, comme le suggère Allard, ce serait de faire une critique de l'exposition et des savoirs recueillis, les analyser pour mieux les comprendre. C'est fort valable, mais malheureusement, c'est quelque chose auquel es élèves s'attendent et comme je l'ai expliqué dans un billet précédent, les élèves peuvent très bien essayer de trouver la « bonne réponse » que l'enseignant veut entendre au lieu de faire une vraie analyse. De plus, l'enseignant doit être préparé avec des questions pointues pour pas se retrouver face à une classe silencieuse, qui refuse de se lancer dans l'analyse lors d'un retour verbal.

Comme le dit Allard dans son texte, en plus d'apprendre des connaissances aux élèves qui visitent un musée, l'exposition peut aussi venir chercher leur sens affectif et donc renforcer l'apprentissage par l'activation de l'hémisphère droit du cerveau en plus de l'hémisphère gauche. Pour que ce apprentissage affectif se fait, il faut leur offrir une certaine structure même si l'appréciation de l'exposition elle-même est quelque chose de naturel. Bien sûr en manipulant et en vivant l'exposition, le processus est déjà engagé, mais il faut aller plus loin. Ce but d'apprentissage par l'affectif peut être réalisé par une collaboration avec l'enseignant en Arts Plastique, par exemple, qui aidera les élèves à réaliser une maquette de Montréal à un certain moment, ou peut-être par la réalisation d'un Wampum en classe. De cette façon, les élèves vivent l'objet d'apprentissage de façon physique au lieu de rester des apprenants-spectateurs.

Il y a, bien sûr, d'autres façon de réinvestir les apprentissages, notamment de faire un retour en classe où de demander aux élèves un texte, une réflexion ou un oral traitant de l'objet d'apprentissage. Je crois, par contre qu'il est particulièrement intéressant de décontextualiser ce qu'ils viennent d'apprendre d'une façon qui est divertissante pour les élèves pour qu'ils réalisent que l'histoire, ça peut être amusant et intéressant, mais aussi pour rendre l'histoire plus vivante. Étant donné que c'est une matière qui traite du passé, de gens morts et d'évènements dont les liens avec le présent peuvent être nébuleux pour les élèves, il est très important d'essayer, de temps en temps,d e rendre les choses concrètes. Une visite au musée peut aider ce but, bien sur, mais le fait de travailler une maquette ou d'essayer de reproduire un objet d'une période historique rend l'objet d'apprentissage physiquement réel. Non seulement nous pouvons réinvestir les savoirs acquis pendant la visite pour produire un objet réel dans un autre contexte, cette activité de recontextualisation nous permet de travailler en multidisciplinarité, ce qui permet de prouver à l'élève que les savoirs acquis dans un cours peuvent être appliqués dans d'autres cours et même dans des situations de vie réelles. Ce qui serait idéal, en fait, ce serait de faire les deux, une analyse en classe et une activité créatrice qui permet aux élèves de mettre à profit ce qu'ils ont appris. L'article du Globe and Mail ayant suggéré que l'utilisation fréquente de nouvelle information renforce l'apprentissage, il serait intéressant de voir si le fait d'avoir utilisé ce qu'ils avaient appris dans un projet mettant en oeuvre leurs habilités créatrices permetterait une meilleure analyse de l'objet d'apprentissage par la suite

* Milroy, Anne. « Tests get high marks as a learning tool ». The Globe and Mail, [En ligne] http://www.theglobeandmail.com/news/technology/science/tests-get-high-marks-as-a-learning-tool/article1824878/singlepage/, (paru le 3 décembre 2010)

1 commentaire:

  1. Le but du travail est aussi d'être synthétique. Tu as dépassé la longueur permise dans les billets précédents aussi.
    Note= A-

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